La République démocratique du Congo a retiré ses diplomates de Kigali alors que les combattants du M23, soutenus par le Rwanda, avançaient vers la ville clé de Goma, dans l’est du pays.
« Le Rwanda est déterminé à s’emparer de la ville de Goma », a déclaré samedi soir à la presse le porte-parole de l’armée congolaise, le général Sylvain Ekenge, selon l’AFP.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé avoir avancé d’un jour sa réunion d’urgence sur la crise à dimanche.
Et trois pays, l’Afrique du Sud, le Malawi et l’Uruguay, ont annoncé la mort de certains de leurs soldats servant comme Casques bleus dans la zone de conflit – 13 au total.
L’Allemagne est devenue samedi le dernier pays en date à appeler ses ressortissants à quitter la région. Goma, dans l’est du pays riche en minéraux, abrite plus d’un million de personnes.
L’Union africaine, l’Union européenne et le président français Emmanuel Macron ont ajouté leur voix aux appels à un arrêt immédiat des combats.
« La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a perdu neuf membres vendredi 24 janvier 2025, après deux jours de combats acharnés », a indiqué samedi le ministère de la Défense du pays dans un communiqué.
Sept des morts servaient dans la force régionale envoyée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et deux étaient des Casques bleus de l’ONU, a-t-il ajouté.
Plus tôt samedi, un porte-parole de l’armée malawite a déclaré que trois de ses soldats de la force de la SADC avaient été tués lors d’affrontements avec les forces du M23.
Et l’armée uruguayenne a annoncé samedi qu’un de ses membres servant avec les Casques bleus de l’ONU avait été tué et quatre autres blessés.
A Goma, la principale ville de la province agitée du Nord-Kivu, des détonations d’artillerie au loin ont résonné jusqu’au centre-ville.
Le général Ekenge a déclaré aux journalistes que les forces armées de son pays étaient déterminées à « repousser l’ennemi ».
La chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, a exhorté le M23 à stopper son avance.
« Le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer », a-t-elle déclaré samedi. « L’UE condamne fermement la présence militaire du Rwanda en RDC comme une violation flagrante du droit international, de la charte de l’ONU et de l’intégrité territoriale de la RDC ».
L’Union africaine, dans son communiqué, a appelé à la « cessation immédiate » des combats, exhortant « les parties à préserver la vie des civils ».
Le président angolais Joao Lourenço, médiateur de l’Union africaine entre le Rwanda et la RDC, a dénoncé « les actions irresponsables du M23 et de ses partisans » qui auraient « des conséquences néfastes pour la sécurité régionale ».
Et Macron, dans des appels téléphoniques séparés avec le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Etienne Tshisekedi, a appelé à une « fin immédiate » des combats.
L’ONU a commencé à évacuer le personnel « non essentiel » de Goma vers l’Ouganda voisin et vers la capitale congolaise Kinshasa. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la France ont déjà demandé à leurs ressortissants de quitter Goma et l’Allemagne a fait de même samedi.
La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) a déclaré que ses forces de réaction rapide « étaient activement engagées dans des combats intenses » avec son artillerie lourde contre les positions du M23.
Quelque 15 000 Casques bleus sont présents en RDC.
Selon l’ONU, 400 000 personnes ont été contraintes de fuir les combats depuis début janvier.